Kayak sur le Noun

Publié le par Claire, Fabien & Pierre

Samedi : la journée est consacrée à une descente en kayak sur le Noun… Sauf pour Claire qui s’est foulé le poignet la veille et reste à la maison.

L’équipe se regroupe à la base nautique de Dschang : Séverin, moniteur à l’ASNAUD (Association des Sports NAUtiques de Dschang) ; Mickaël, accompagnateur ; Alexandre, Pierre et moi. Une heure et demi de route – dont la moitié sur la piste défoncée du centre-ville de Bafousam, véritable champ de tir agrémentée d’embouteillages – et cinq contrôles policier plus tard (le « mutlipass » de Séverin estampillé Ville de Dschang contient l’excès de zèle des « mange-mille »*), la Toyota occupée des six mecs – dont deux grosses marmules –, sur laquelle sont hissés cinq kayak, arrive au pont du Noun. Après y avoir contemplé les rapides, nous allons déjeuner : il faut prendre des forces ! Le fleuve est gros, chargé des récentes pluies, et laboure son lit dans un bouillonnement marronnasse.

 

Mickaël, Pierre, Séverin, le chauffeur et Alexandre

De gauche à droite : Mickaël, Pierre, Séverin, notre chauffeur, et Alexandre.

 

Nous commençons l’expédition au pied d’un pont plus récent, érigé en amont des rapides. Nous remontons à pieds le fleuve sur une vingtaine de mètres, contre les flots puissants, l’eau à hauteur de taille et les pieds nus sur un lit de roches incisives pour nous éloigner du courant fort. Une fois tous embarqués, nous commençons par la remontée d’une partie plutôt calme du Noun. La balade est heureuse, baignée de rigolades et de beaux paysages. Au détour d’un méandre, un effort d’endurance est requis pour remonter le courant : la peine et la chaleur écrasante, même au contact de l’eau, fait rapidement perler la sueur balayée par les giclées accrochées aux mouvements des pagaies ; le paysage des rives semble pourtant s’attarder comme dans un ralentit persistant.

Après une courte pause, la remontée est récompensée par la berceuse d’une descente au fil de l’eau, à peine chahutée par une bataille d’eau.

Enfin, les rapides s’approchent… Séverin donne ses instructions, et on s’enfonce tour à tour dans les bouillons. Les trois sections de rapides auront eu raison, une fois chacun, de la flottabilité de notre radeau médusé (seul Séverin, expert, s’en sort sans encombres). Le scénario du naufrage se répète, varie : une vague trop haute ou le heurt d’un rocher déstabilise ; les flots déferlent sur la coque et en remplit le fond, rendant le contrôle de l’embarcation d’autant plus ardu ; les vagues se s’arrêtent pas pour autant et précipitent hommes et biens (en l’occurrence l’un de nous et sa pagaie) la tête sous l’eau ; on s’extirpe gardant tant bien que mal, selon la consigne, rame et coque sous la main ; selon la chance, l’instinct ou un éclair de lucidité, on évite la noyade ou les discussions de trop près avec les rochers. S’ensuit alors la nage vers une berge qu’il est possible d’arpenter, où il faut hisser, puis vider le canoë. Bref, du sport, de la nature plein la face, de bonnes sensations et de bonne tranches de rigolades, le tout sous un temps radieux.

 

* « mange-mille » : expression désignant le policier, faisant le rapprochement avec le passe-droit qu’il leur arrive de réclamer : 1000 Francs CFA.

P.S. : Je dédie cet épisode à Roulio : à défaut de phoque, j’ai chassée l’hippopotame… Le coup de pagaie a encore de beaux jours devant lui ! (private joke pour des Saint-Pierrais).

P.S.bis : En vrai, il arrive que des hippos batifolent à l’arrivée… il paraît qu’il sont pas très courtois lorsqu’on vient nager dans leur cours de récré ! gouzigouzigouzi ! Voudrais pas me trouver nez-à-nez avec l’un deux au sortir de la machine à laver, la respiration encore toute bloquée d’avoir bu la tasse (boire le sceau me paraît plus approprié).

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L
<br /> Génial !!! :)<br /> <br /> Gros bisouuuuuux<br /> <br /> <br />
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