Bonn'arrivée

Publié le par Claire, Fabien & Pierre

Vendredi 12 mars, 5h00 (du mat’)… les péripéties aboutissent au pied d’un petit hôtel de Douala.

40 heures plus tôt, à bord d’Ofile de l’Ô, les méninges s’activent, les choses s’organisent… les « 3 valises » que nous emmenons pour le compte de Sylvain Djache (notre patron) ressemble à un seul et grand carton encombrant le coffre en position break de Dérision (la Polo de Zozo*). Nous opérons donc une répartition de ce qu’il contient en trois bagages.

 

Julien (notre covoiturier pour Paris) contemple un petit monde qui s’affaire sur le quai pour faire entrer l’ensemble du matos : des sacs et des cartons (6), des bagages à main (4), et un guitalélé… même pas peur, tout va rentrer !

 

Le chat’Man et son stock de litière et de croquettes prennent part au convoi jusqu’à chez Claire, Jon et Manon. Le matou fait le tour du propriétaire de son nouveau home sweet home pour les deux prochains mois (2 mois Manon ! Si passé ce délai tu abuses de ton droit de garde, on en viendra aux mains ! ;) ).

Claire prend place dans la voiture (nous voilà donc 4)… ça passe !

 

Arrivé sur Paname, nous nous dispachons chez nos hôtes (amis, famille) respectifs. Pour ma part, petite soirée chez Manu & Damien : apéro, bon p’tit r’pas et discutaille arrosé de bière brune, de vin et de (très bon) whiskey… Petit moment de plaisir avant le vrai grand départ.

 

Le rendez-vous fixé à Montparnasse pour prendre la navette aéroport me paraît (dans la chaleur moite d’aujourd’hui) être passé dans une faille temporelle : froid de canard à attendre l’arrivée de Claire (retardée par des bus bondé où y infuse toute l’amabilité des parisiens !) et le départ du bus suivant… le timing se raccourcit… arrivera à l’aéroport à temps, ou arrivera pas ?

Le terminal 1 est le terminus ; le temps passe, la tension monte ; la porte du bus s’ouvre ; le dos se charge de tout ce qu’il peut, les gambettes s’activent… OUF, les comptoirs d’enregistrement sont encore ouverts.

Les cartons de Sylvain, estampillés du logo Mercedes font mouche… « non, ça, ça passe part voie de fret » ; sourire, expliquer, discuter, attendre, montrer la facture, sourire encore, attendre encore… ça passe !

L’avion a déjà une demi-heure de retard… La tension redescend, nous embarquons. Afriqiyah Airways nous fais bénéficier de l’habituelle bouffe aseptisée des voyages aériens… miam ! :S

 

Je vous passe les moments de somnolence, les formalités de correspondance et la clim toujours trop froide… pour en arriver à notre débarquement sur le territoire Camerounais.

 

Atterrissage vers 1h30 du matin… notre contact (Patrick) à l’arrivée fais aussi les frais du retard de l’avion (1 heure). La chaleur moite de ce milieu de nuit nous enveloppe sur les passerelles menant aux comptoirs des douanes… Un gentil (visiblement trop gentil pour ne pas être intéressé) garçon de l’aéroport veut se charger de récupérer nos bagages pendant que nous procédons aux formalités… Claire passe le contrôle et file chercher nos sacs sans céder aux 20€ réclamé par notre gentil interlocuteur. Pierre ne passe pas… « Non, on ne peut pas vous laisser entrer sur le territoire, vos visas ont des timbres fiscaux de 2007 »… (hein ?). Bref, attendant Zozo, il me retiennent aussi (même problème, si s’en est un). Claire retrouve Patrick avant d’être rappelée elle aussi par nos douaniers impassibles. Sous le prétexte un peu douteux de nos « timbres frelatés » (c’est quand même l’ambassade qui délivre les timbres et les estampille de multiples cachets), la menace tombe : « je vais être obligé de vous remettre dans l’avion » (petit calcul : 600€ et deux jours de plus entre avions et aéroports, ça ne va pas être possible !). Pas de panique non plus : nous sommes tous les trois, nous avons nos bagages et un camerounais avec nous.

Le petit bonhomme, fonctionnaire de l’état au poste de chef du service de la police de l’aéroport, essaye de nous malmener… Les « touristes » ne manifestent pas la volonté de « s’arranger » : nous présentons les ordres de missions, les lettres attestant de la coopération décentralisée, les conventions de stage et autres lettres bien écrites et bien signées… L’officialité de notre mission le déstabilise un peu… mais il ne peut plus revenir sur ce qu’il vient d’avancer : son autorité est en jeu… Nous baladons nos air de naïveté par des halls, salle d’attente et autres bureaux tout en dissimulant soigneusement notre empressement d’en finir … Le p’tit chef finit par nous entretenir par montre d’un formidable jeu de courbettes : impartial puis compréhensif de notre triste situation, moralisateur (« la corruption c’est pas bien ! »), fier (« c’est moi le chef, je me doit d’être intraitable ») et enfin flexible (« je vois bien que vous êtes honnête, nous allons faire une exception »)… (mais c’est pas fini !) innocent (« je vais faire le nécessaire pour contacter ces fonctionnaire camerounais qui ne font pas leur travail à Paris »), encourageant (« vous allez découvrir ce qu’est notre beau pays »), sympathisant (« je suis allé en France, je sais que vous venez de loin »), et encore moralisateur (allez, pour la route : « la corruption est une pratique d’un autre temps ») et puis toujours chef (« commissaire, allez valider ces trois visas »)… Et nous, d’acquiescer, de sourire aux marques de sympathie, de donner crédit à son autorité…

 

Une fois sortis… nous re-rentrons… les bagages doivent passer la douane… Le petit logo à trois branches fait encore des siennes (et nos têtes de blancs-becs aussi)… Patrick négocie, facture à l’appui… il déboursera tout de même une somme pas négligeable.

 

Une fois sortis (pour de vrai), les petits gars ayant regardé le spectacle des trois dernières heures nous réclament un pourboire (au début de 20€ tout de même) pour nous avoir assisté (ou plutôt y avoir assisté)… On ne prendra pas le taxi avant que Patrick, à bout de palabre cède 2000 FCFA (environs 3€) à deux d’entre eux.

 

Nous voilà enfin en route pour l’hôtel… repos bien mérité…

 

Bonn’arrivée

J

 

Fab.

 

* pour ceux qui n’ont pas fait le rapprochement, c’est l’autodérision.

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T
<br /> ...AAAAAHHHH enfin arrivés...je suis heureuse que tout aille bien malgrés les quelques petites embuches...J'auré adoré etre là pour voir vos têtes...lol!!!<br /> J'espère que votre séjour se passera...<br /> Gros bisous nantais (et je RETIENS pour les parisiens!!!! grrrrrrr...)<br /> En l'attente de nouvelles péripéties (c com si on y était... :p )<br /> Bye...<br /> <br /> <br />
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N
<br /> Salut les loulous,<br /> <br /> j'voulais clap-claper le manchot de l'informatique qui nous a compté l'histoire! Je suis rassuré de vous savoir arrivés! Bisous frigorifique de Naoned!<br /> <br /> <br />
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L
<br /> Après 30 années, nous retrouvons l'Afrique équatoriale identique à elle-même ... même l'hôpital !<br /> <br /> BizouXXXXXX<br /> <br /> <br />
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R
<br /> Je serais tenté de dire : "chacun son tour" ou plutôt "chacun ses péripéties", les vôtres ont l'ait vraiment sympas en tout cas.<br /> Bonn'aventure les amis !!<br /> Amusez vous, découvrez, racontez nous et travaillez bien.<br /> Bises de là-bas, enfin... d'ici<br /> <br /> <br />
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R
<br /> Je reconnais bien là ton style mon Fab! Des zoubis et profitez bien bande de veinards!<br /> <br /> <br />
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